De Paris à Montgermont.. de La Gacilly à Quiberon..

 

 

Fin septembre 2018, nous prenons prétexte des portes ouvertes de la concession Indian de Montgermont pour prendre la direction de l’Ille-et-Vilaine. Comme j’ai passé l’aspirateur, vidé le lave-vaisselle et descendu la poubelle, ma chère et tendre m’autorise à partir avec mes potes.

La programmation GPS retenue pour le trajet aller est l’option « sans péage ».

 

Nous évitons ainsi la monotonie de l’autoroute et le racket organisé des sociétés d’exploitation, mais surtout nous profitons du paysage.

 

Dès notre arrivée, nous saluons les membres du Breizh Riders à la concession.


Nous faisons honneur aux fameuses galettes bretonnes, ainsi qu’au « rince-tasse » local, puis au dodo, car nous avons prévu de voir du pays le lendemain !  

Nous retrouvons nos guides locaux, Olivier et son épouse Véro, à La Gacilly. Cette petite cité, sur les bords de l’Aff, département du Morbihan, est également le village natal d'Yves Rocher. Ce dernier a lancé un concept de soins de beauté par les plantes avec lequel il devient le leader Français de la cosmétique végétale.

 

Nous partons en direction de Quiberon. Le temps est menaçant, mais Olivier nous explique qu’en Bretagne, il ne pleut jamais. Les gouttelettes qui opacifient progressivement ma visière avant de dégouliner le long de mon cou ne sont que l’iode de la mer qui retourne à la terre. Ma thyroïde s’en réjouit aussitôt !

Nous découvrons successivement Malestroit-la-Belle et ses maisons à Colombages.


La ville est célèbre pour son traité de paix de la guerre de 100 ans, mais aussi parce qu'elle est partiellement submergée par les eaux de l’Oust en 2014.

 

Puis nous passons par Sérent connue pour ses mégalithes et jadis, pour ses oppositions entre chouans et armée républicaine.

 

Nous admirons au passage le manoir de Trédion, autrefois propriété des ducs de Bretagne.

Sur la route, même les arbres prennent la forme de personnages de légende.


N’oublions pas que nous sommes tout près de la forêt de Brocéliande !

 

Nous continuons notre périple iodé par Saint-Anne d’Auray et sa majestueuse basilique St-Anne.

 

Dans ce haut lieu de pèlerinage on commémore l’apparition de Sainte-Anne, mère de Marie et grand-mère de Jésus (quelle famille !).


Ce site a été visité, en son temps, par un certain Jean-Paul II.      

Lorsque nous arrivons sur la presqu’île de Quiberon, haut lieu du néolithique Armoricain, environ 5000 ans avant J.C. (je me disais qu’ils faisaient vieux les bretons, non !), la mer est agitée et les vagues viennent se briser sur les rochers, offrant un magnifique spectacle visuel et sonore.

 

Nous luttons contre les éléments pour tenir les motos, dont la taille de guêpe n’offre que très peu de résistance au vent. 

 

Initialement Quiberon est une île. Puis, en raison d’un déboisement massif au environ du 10ème siècle, le sable se déplace progressivement vers la baie, créant un tombolo (cordon littoral sédimentaire reliant deux étendues terrestres) entre l'île de Quiberon et le continent.

Pour la petite histoire, Nicolas Appert, personnage local, y découvre un procédé de stérilisation des aliments par la chaleur : la « conserve appertisée ».

 

Dès 1810, ce procédé donne essor au quartier des conserveries de Port-Maria.

 

La ville de Quiberon devient alors le premier port sardinier de France.

 

Il est temps pour nous de passer à table. Les fruits de mer, moules frites et autres amuses gueules du genre ne font qu’un bref passage sur la nappe. 


On n'allait quand même pas se taper des conserves, même chez Nicolas Appert !

Après cela, une petite promenade digestive (en moto, ne rêvez pas !) s'impose sur la Côte Sauvage, où nous admirons le château de Turpault, à la pointe de Beg-er-lann.


Nous passons devant le site mégalithique des alignements de Carnac. Des milliers de menhirs et de dolmens, dont personne ne connaît la signification exacte (lieu de culte ?) sont alignés.

Certaines datations permettent d’affirmer que le site a été réalisé entre 4000 et 3000 ans, avant Jésus-Christ.

C’est un étonnant spectacle, que ce "verger" de pierres dont la plus ancienne et la plus grande est le « Géant de Manio ». Si vous voulez visiter, il vous faut venir en hiver, seule période d’ouverture au public du site pour des raisons de préservation des pierres.

 

Après avoir rectifié l’alignement d’une ou deux mégalithes, nous prenons la direction du village préféré des français en 2016. Le « Rocher du pays des terres », ou plutôt, Rochefort-en-Terre et son château, autour duquel, dès le 12ème siècle, se développe l’une des plus puissantes seigneuries du pays Vannetais.

Vers 1800, le bourg doit sa renommée aux ardoisières, clouteries et tanneries qui y fleurissent. Lors de notre passage, nous avons apprécié le travail de précision d’un artisan bijoutier derrière son chalumeau et constaté que la vannerie était toujours présente.

 

Mais surtout nous avons dégusté le « Kouign Amann ». Non, ce n’est pas un gros mot ! C’est le gâteau local. Olivier prétend avec conviction que s’il avait remplacé le pavé de 68, le bilan aurait été beaucoup plus lourd chez les forces de l’ordre.

De retour à Montgermont, nous terminons la journée au restaurant, dans les rires et la bonne humeur. « Véro la tornade » brise un ou deux verres, histoire de mettre de l’ambiance. Nous refaisons le monde autour des « potions maisons » concoctées par nos guides, avant de nous faire un petit bisou et nous dire au revoir.

 

Le lendemain, le retour en région parisienne d’une traite ne prendra que très peu de temps en raison des menaces de tempête. Nous sommes devenus des délinquants de la route ce jour-là.  

 

Un grand merci à Olivier et Véro pour cet agréable moment de vie, de partage, de plaisir. Nous avons constaté que le breton est chauvin, mais nous lui reconnaissons ce droit, tant sa terre est belle.. et iodée.


C’est pour toutes ces raisons que nous reviendrons, n’en doutez pas ! 

Yfor 2018-09