Le massif montagneux de l'Estrela (Portugal)

 

Trajet aller

 

En cet été 2018, nous partons près de Covilhã dans le district de Castelo Branco pour 2 semaines. Les 1500 km sont parcourus en 3 jours, principalement par autoroute, avec deux étapes (Bordeaux et Burgos). Au grand soulagement de nos vessies, nous constatons rapidement que l’autonomie des Indian est inférieure à celle des Victory.

Le lieu de villégiature

 


Il est situé près de Covilha, à une trentaine de kilomètres du sommet de la "Serra da Estrela". Les étés y sont chauds, les hivers relativement froids et secs. Avec l'altitude, les risques de neiges abondantes s’accroissent. 

Nous logeons dans un ancien hôtel reconverti en gîte. Nous disposons d’une piscine que nous apprécierons particulièrement lorsque la température montera à 44 °c et d’un terrain de tennis dont nous n'abîmerons pas le filet.

La Serra da Estrela (montagne de l'Étoile)

 


C’est un massif montagneux dont la plupart des sommets atteignent 1 500 mètres. On y trouve le point culminant du Portugal continental (1 993 mètres). Ce dernier est couronné d'une tour de pierres mesurant 7 mètres de haut, portant ainsi l'altitude du sommet à 2 000 mètres. Mais le plus haut sommet du pays est le Ponta do Pico (2 351 mètres), situé sur l'île de Pico aux Açores.

La Serra da Estrela abrite un parc naturel protégé qui sera le terrain de notre 1ère sortie. On y produit un fromage artisanal à base de lait de brebis (Queijo da Serra). L'attraction principale de cette chaîne, outre sa richesse écologique, est la neige. Les sports d'hiver constituent une manne financière non négligeable pour l'économie locale.

Les routes sont sinueuses à souhait sans jamais se révéler piégeuses, sauf exception. Des lacs naturels et des barrages agrémentent les paysages dont les couleurs varient en fonction de l’altitude et de la nature des minéraux.

La Serra da Estrela est magnifique, même si l’on perçoit les ravages causés par les incendies liés à la sècheresse. De petits restaurants à des prix très abordables vous permettent de faire des pauses régénératives car les calories se perdent vite à mettre la moto sur l’angle et à lutter contre la température.

N’oubliez jamais votre petite laine car les différences de température entre Covilha, en bas, et La Torre, en haut, peuvent dépasser 20°c. Nous l'avons constaté lors de notre 2ème sortie. C’est sans doute pour cela que l’un des rares commerces de La Torre vend des articles pour les sports d’hiver en plein été.

Le marché de Fundão

 


La ville se situe dans la région de Castelo Branco, au bord de la Serra da Gardunha, à une altitude de 500 m au-dessus du niveau de la mer. Elle compte plus de 30 000 âmes.

 

Son marché est assez étendu. On y trouve à manger (viandes, poisson frais, fromage local, etc.), à boire dans de petits estaminets improvisés. On peut aussi acheter pour se vêtir, du linge de plage, des babioles à deux francs six sous. 

Mais si l'on  regarde les flocages et les divers ornements de ces marchandises, on constate que même s’il y a le sanctuaire de Fatima dédié à la vierge, le Portugal n’a qu’un dieu : Ronaldo !


Vous trouverez aussi des bijoux, des articles de vannerie, des poteries, etc. Attention cependant aux contrefaçons vendues derrière des véhicules avec des rideaux tirés. Bref, ce marché contribue au folklore local qui ravira les amateurs du genre. 




Sortelha

 


Juché sur un massif de granit à 760 m d’altitude environ, Sortelha est un village médiéval de la municipalité de Sabugal, parmi les plus anciens du Portugal.


Ces maisons sont construites dans l’enceinte d’un château (1228 – Roi Sanche II) qui abrite aussi une église datant de la renaissance.

Son positionnement en a fait un point stratégique durant les guerres contre les romains, les wisigoths et les musulmans, jusqu’à la Reconquête Chrétienne(12è / 13è siècle).

Nous avons pas mal transpiré en arpentant le site. Nous avons aussi sonné les cloches du village, comme de sales gamins avant de nous cacher sur une terrasse ombragée pour prendre un rafraichissement bien frais.

Nazaré

 


C’est une ville de 10 300 habitants, située dans la province de l'Estremadura (région Centre). Son altitude moyenne est à 118 mètres, bien qu’une bonne partie soit au niveau de la mer. Elle prend son nom en 1912, lorsque le développement urbain réunit les populations de Praia (en bas), Pederneira (au milieu) et Sitio (en haut).

C’est une ville de pécheurs, avec des plages en forme de croissant jonchées de tentes multicolores. Sur le promontoire du Sitio, qui domine la mer de plus de 300 m, le panorama est superbe. On trouve dans la vieille ville perchée sur ce rocher (accès par funiculaire) la chapelle de Ermida da Mémoria, le belvédère de Miradouro do Suberco, le sanctuaire de Notre-Dame de Nazareth et le musée Joaquim Manso.

Au large, le canyon de Nazaré est renommé internationalement car les records des plus grosses vagues surfées y sont battus régulièrement. En novembre 2017, un surfeur brésilien a réussi à dompter une vague de plus de 24 mètres de haut.

Si les vagues sont énormes en ce lieu, c’est parce qu’elles sont canalisées dans un canyon sous-marin rocheux qui fait jusqu’à 5 kilomètres de profondeur et se termine brutalement au niveau du phare de Nazaré. A la fin du canyon, la partie sous-marine de la vague est stoppée net et une partie de l’énergie remonte, formant une vague de grande hauteur. En surface, la vague surélevée continue sa course et forme un impressionnant rouleau.

Mais ce jour-là, à Nazaré, site mondial du surf et des vagues géantes qui déferlent sur la côte.. rien ! Juste une mer d’huile, sans le moindre clapotis à l'horizon pour taquiner un aileron de planche. Alors nous en profitons pour visiter le musée du surf, sous le phare du fort de Sao Miguel Arcanjo, déguster les plats locaux et visiter la ville perchée.

 

Si Praia ne casse pas des briques, le Sítio, en revanche, est un lieu de religiosité et de pèlerinage depuis le 12ème siècle, associé à la légende de Notre Dame de Nazaré et à son culte. Quant à Pederneira, autrefois appelée Seno Petronero, qui signifie golfe de Pederneira, ses principales activités relevaient de la pêche et des chantiers navals. Mais le recul progressif de la mer par l’ensablement du golfe a provoqué son déclin.




La grotte Mira de Aira

 


Sur la route de Fatima, nous prenons le temps de visiter cette grotte découverte en 1947. Son entrée se trouve à 300 mètres d'altitude, mais à l'intérieur sa profondeur nous fait descendre à 180 mètres. Sa formation remonte à 150 millions d'années en arrière, au Jurassique Moyen (temps des dinosaures).

Eclairée par des effets de lumière qui rehaussent la beauté des stalagmites et des stalactites, on y passe un agréable moment. Un seul regret, le documentaire projeté avant la descente et les commentaires lors de la descente ne sont qu’en langue portugaise que je ne comprends que sous la torture. 



Fátima

 


Située dans le district de Santarem, elle compte environ 12 000 habitants. En 1917, trois jeunes bergers sont témoins à plusieurs reprises d'une apparition de la vierge. Le 13 octobre 1917, des milliers de personnes assistent au miracle du soleil tournant sur lui-même comme un disque. Ces apparitions ont justifié la création du sanctuaire de Notre-Dame de Fatima.

Les pèlerins se rassemblent sur la Cova, une gigantesque esplanade sur laquelle on trouve la petite chapelle où la Vierge est apparue aux jeunes bergers.


D'un côté de l'esplanade s'élève l'imposante basilique Notre-Dame du Rosaire construite dans les années 1930 et dont la tour centrale fait 65 mètres de haut. Elle abrite les tombes des trois bergers, Francisco et Jacinta Marto, mort en 1919 et 1920. Lucia dos Santos, la 3è bergère est devenue religieuse et ne meurt qu'en 2005 (cause à effet ?).

de l'autre côté, la basilique de la Sainte-Trinité est construite pour faire face à l’affluence croissante des pèlerins, que la basilique Notre-Dame du Rosaire ne peut plus accueillir.

L'édifice à l'allure très moderne fait face à la basilique de Notre Dame du Rosaire. Entre les deux se trouve un chemin de croix de plus de 100 m, parcouru par les pénitents parfois à genoux, tout cela sous 40 °c environ.


Conçue par l'architecte grec Alexandros Tombazis, elle se classe au 4ème rang des sites mondiaux du catholicisme en termes de capacité (8 633 sièges). Inaugurée en 2007 par le cardinal Tarcisio Bertone, à l'occasion du 90e anniversaire des apparitions de Fatima. 

Autour de l'esplanade, un nombre considérable de magasins de souvenirs religieux a vu le jour.




Piodão

 


En revenant de Fatima, dans la Montagne d'Açor (site protégé) abondent des panoramas éblouissants, des sources, des pâturages et le village de Piodão, devenu au fil du temps un lieu scénographique.

Ses maisons sont bâties en schiste, pierre de la région. L'isolement et les difficultés d'accès ont préservé son caractère patrimonial. Nous l’avons vérifié en y allant et en repartant, la route est étroite, très sinueuse et surtout mal entretenue. Elle nécessite une très grande prudence.

On distingue l'église matrice, consacrée à Notre-Dame de la Conception, blanchie à la chaux, avec ses contreforts cylindriques, que la population a érigés au 19è siècle avec son or et son argent. Compte tenu de sa position retirée, au pied de la montagne, Piodão fût autrefois un abri idéal pour les fugitifs de la Justice.

A voir, malgré l’état de la route.




Le barrage de Santa Luzia

 


Situé dans la Region Centre, dans le district de Pampilhosa da Serra, le barrage de Santa-Luzia est la principale réserve hydroélectrique du pays. Il doit son nom à une petite chapelle qui se trouve dans les alentours.

Inauguré en 1942, il est encastré dans les gorges de quartz du fleuve Unhais (affluent du Zêzere).


Sa hauteur est de 76 mètres et sa particularité réside dans son alimentation qui provient pour partie d'un autre fleuve, le Ceira, par l’intermédiaire d’un tunnel de 7 km.


A sa périphérie on pratique la randonnée et l'escalade, on a également aménagé des piscines flottantes et des aires pour piqueniquer très sympathiques.

Direction le barrage de Capinha pour la vue, puis le village historique de Monsanto et enfin le lac de Carmona.

Monsanto



Appartenant à la paroissede Idanha-a-Nova, Monsanto compte environ 1200 habitants. Elle fut la commune plus importante du comté entre 12è et le début du 19è siècle. Le village fut conquis par le premier Roi du Portugal : D. Afonso Henriques qui l’attribua aux Templiers qui s’empressèrent d'y construire un château. Tout au long du Moyen Age, Monsanto fut un important centre régional de commerce.

Construit sur les flancs de la colline Inselberg, Monsanto est dominé par les vestiges du château et constitue un site inexpugnable déjà occupé du temps des romains. En raison de son authenticité culturelle, la tour de Lucano (14è siècle) est marquée du sceau du village le plus portugais du Portugal (1938) : un coq en argent.

Vous allez souffrir sur les pentes escarpées qui conduisent aux fortifications, prenez des chaussures adéquates. Mais en montant vous pourrez observer des tombes creusées à même le granit, devant les vestiges d’une chapelle et une fois là-haut, quel panorama mes aïeux !

Et puis, il y a la descente, des restaurants vraiment sympathiques, pas chers et bons, avec des terrasses ombragées, qui vous feront oublier tous les efforts consentis.




Le lac de Carmona



En revenant de Monsanto, un petit détour par le lac de Carmona, un lieu paisible et magnifique.

Grupo Motard Os Trinca Cereja de Fundao

 

C’est le groupe local de motocyclistes, tous modèles et genres confondus. On y trouve aussi bien des customs, que des roadsters ou des scooters. Tout cela dans une ambiance familiale, empreinte de rires à pleine gorge et de joyeux éclats de voix.


Nous sommes invités à dîner dans le local du club et le moins que l’on puisse dire c’est que les membres du Os Trinca Cereja savent recevoir.

Le repas n’a rien de frugal et nos hôtes sont aussi accueillants et que serviables.

Mention particulière au Boute-en-train local qui répond au doux prénom d’Edouardo. Ce dernier est à la fois l’animateur patenté du club, le cordonnier local, sapeur-pompier volontaire et motocycliste émérite. Bref, un personnage haut en couleur et très attachant.


Nous avons passé une excellente soirée, merci beaucoup.

Yfor 2018-09