Le casque de moto


Ok ! Mais lequel ?

Pourquoi porter un casque ?

 


La boîte crânienne abrite 3 méninges vascularisées. Ces méninges sont des enveloppes contenant le liquide céphalo-rachidien, dont l’une des fonctions est d'atténuer la projection du cerveau contre les os du crâne lors d'un choc ou d'un mouvement violent. 


Cette protection naturelle éprouve ses limites en fonction de la violence des chocs.


Les plus violents, outre les fractures (simples ou graves), peuvent provoquer des hématomes intracrâniens qui vont comprimer le cerveau contre la paroi interne du crâne. 

La manifestation de ces hématomes est une perte de connaissance initiale lors du choc.

Puis, une reprise de conscience temporaire, avec une vie relationnelle plus ou moins cohérente, pendant laquelle l’hémorragie sanguine commence son travail de compression sur le cerveau.

Et enfin, une perte de connaissance secondaire survient.


Les conséquences létales sont grandes. Dans le meilleur des cas, des sequelles plus ou moins importantes de tous ordres, avec d’interminables séances de rééducation aux résultats aléatoires.


Voilà pourquoi mes petits chéris (ne vous méprenez pas), que vous soyez des bikers virils, costauds, tatoués ou pas, il faut porter un casque.


J’ai dit un casque, pas la soupière de Maïté !

Que dit la loi ?

 

 

En France, le port du casque est obligatoire en moto depuis le 28 juin 1973, en application de l’article R.431-1 du Code de la Route.

 

Cet article (en fin de page) précise également que le casque utilisé doit être homologué et attaché.

 

Mais pour que le système d'attache remplisse pleinement et surtout efficacement sa fonction, il faut que le casque soit à la bonne taille.

Exigences françaises 

 


En plus des normes européennes, la France impose (art. R.431-1 du code de la route) le port de 4 autocollants rétro-réfléchissants.


Les vendeurs spécialisés sont tenus non seulement de les fournir, mais aussi de les appliquer à la demande de l’acheteur.

Les stickers réfléchissants doivent être apposés sur le devant, à l'arrière et sur les côtés. Sans les autocollants le casque n'est pas considéré homologué.

 

Attention aux réfléchissants noirs qui sont communément acceptés sur les casques. La seule couleur rétro-réfléchissante acceptée par la législation française est le blanc.


Mais comme le blanc et le noir réfléchissent en blanc !

La norme française NF S 72-305



Elle est le premier document franco-français traitant du niveau de protection d'un casque. Elle a fait son temps ! Devenue complètement obsolète, elle est remplacée par les normes européennes ECE.

Les amendes et sanctions



Le panel de douceurs promis aux récalcitrants du port de la soupière leur coûtera :


  • 135€ et 3 points en cas d’absence de bandes réfléchissantes 



  • 100 à 375€ et 3 points en cas de non port de casque ou de casque non attaché

L’homologation d’un casque



Elle implique au départ sa conformité à la norme ECE 22-04, modifiée par la norme ECE 22-05 (applicable en 2002), qui intègre des critères de protection supplémentaires.


Mais cette conformité ne garantit qu'un niveau de sécurité minimaliste que l'Europe améliore en 2021 avec la mise en application de la norme ECE 22-06. 


Les fabricants sont autorisés à faire des casques ECE 22-05 jusqu'au 1er juillet 2023. Après cette date, ils peuvent encore écouler les stocks en magasin répondant à la seule ECE 22-05.

C'est pour cette raison qu'on parle d'une homologation ECE 22-05/ECE 22-06 pour certains casques. 

Quelques points vérifiés



  • l’amortissement des chocs au niveau du front, des oreilles, de la nuque, de la boîte crânienne et même du menton 


  • l’angle de vision et la qualité de l'écran 


  • la résistance à l'abrasion 


  • la déformation à l'impact 


  • le système de retenue

Les tests d’homologation

 


  • Choc - amortissement : le casque est projeté sur une enclume plate et une cornière simulant une arrête de trottoir à une vitesse de 7,5 m/s (27 km/h). Des tests d'impact permettant de mesurer l'accélération de rotation seront réalisés pour déterminer l'impact de ces rotations sur l'encéphale lors d'un accident. Le casque devra tomber, sous des angles et à une vitesse spécifiés sur une enclume montée rigidement.


  • Test d’impact sur le menton et sur les éléments qui peuvent s’accrocher en cas de dérapage. Pour le menton, la vitesse d’impact est de 5,5 m/s (19,8 km/h). Pour les casques modulaires, les casques équipés d'une mentonnière de protection inférieure mobile ou amovible seront testés avec/sans mentonnière en place.


  • Température : l’évaluation est réalisée par un test au durcissement qui va entraîner la casse à -20° C, puis par un test à la déformation (ramollissement) à +50° C.


  • Stabilité dimensionnelle : la coque ne doit pas se déformer de plus de 15 mm après un choc. 


  • Résistance à l’abrasion : le casque est projeté à la vitesse de 8,5 m/s (30,6 km/h) sur un plan incliné ou bien frotté sur un tapis « papier de verre ». Il peut accrocher lors d’une glissade s’il comporte des protubérances ou des aspérités (aérations, décrochement de coque, etc.) trop importantes et rédhibitoires.


  • Système de retenue : c’est la chute d’un poids de 10 kg attaché à l’avant ou à l’arrière du casque qui permet de mesurer sa capacité à résister à l’arrachage, respectivement d’avant en arrière et d’arrière en avant. Les jugulaires doivent interdire au casque de tourner de plus de 30° sur la tête, d’arrière en avant.


  • Résistance à la traction, au glissement (dans les passants) et à l’usure de la sangle, une masse de 10 kg attachée à la sangle du casque est lâchée d’une hauteur de 75 cm. Les étirements maximum et permanent résultant du test sont mesurés.


  • Test de particules à haute vitesse pour les écrans afin de vérifier que les écrans ne se brisent pas lorsqu'ils sont heurtés par quelque chose de dur, ils doivent être testés avec une bille d'acier à 60 m/s (soit 216 km/h !). L’écran ne doit ni se fracturer, ni se déformer, et le boîtier de la visière ne doit pas se séparer en deux ou plusieurs pièces, ou ne plus être capable de maintenir la visière en position.


  • Écrans solaires : les écrans solaires ne doivent pas retenir ou empêcher le mouvement de la visière. Les casques mis sur le marché avec un écran solaire doivent être testés avec l’écran solaire en position. Les écrans solaires seront autorisés seulement si elles ne réduisent pas le champ de vision (en dessous de 105° en périphérique) et si ils n'empêchent pas l'ouverture de l’écran principal. Les écrans principaux teintés ne seront autorisés que si elles laissent passer un minimum de 35% de transparence (50% auparavant). Ils recevront alors un marquage spécifique précisant qu’ils ne doivent être utilisées qu’en journée.


  • Test d’impact oblique avec mesure de la rotation et prise en compte des accessoires.


  • Test des accessoires : les casques prévus avec accessoire(s) sont éprouvés avec et sans accessoire(s) et support(s) avec une attention particulière à l'absorption d'énergie, aux arêtes vives et au champ de vision. Aucune modification du casque par rapport à ses spécifications d'origine n'est autorisée. La mise en place des accessoires doit être conforme aux instructions du fabricant. Seuls les accessoires testés lors de la procédure d'homologation du casque conservent l'homologation de type.

On note que les tests d’amortissement de chocs ne se font qu’à la vitesse de 27 km/h (20 km/h sur la mentonière). Cette vitesse suffit à atteindre la valeur de décélération limite que peut supporter le cerveau en cas d'arrêt brutal sur un obstacle.

Mon casque est-il homologué ?



Il suffit pour le savoir de vérifier si, sur sa jugulaire, est cousue une étiquette blanche indiquant l’homologation ECE.


Pour l'homologation européenne, l'étiquette porte la lettre  « E », suivi d'un numéro indiquant le pays ayant délivré l’homologation, d’après un cahier des charges répondant aux exigences européennes.


Les numéros 22-05 et 22-06 sont suivis d’une lettre qui indique le degré de certification, donc de protection, du casque.

La lettre « P » intéresse le casque intégral. Elle signifie que la mentonnière a subi avec succès les tests de résistance.


Les lettres « NP » ou « non protective » signifient le contraire. 


La lettre « J » concerne le casque jet.


Les lettres « P/J » couvrent les casques modulables et attestent de la double homologation jet et Intégral. Elles signifient que vous pouvez rouler avec la mentonnière relevée.

Si seule la lettre « P » apparaît, vous ne pouvez rouler avec la mentonnière relevée.

 

La dernière série de chiffres correspond au numéro de série de production. Apparue avec le règlement 22-05, une lettre indique ensuite la prise en compte des tests supplémentaires par rapport à la norme 22-04.

La remise en cause des tests d'homologation 



Les normes sont parfois contestées pour différentes raisons.

Les points de contrôles sont scrupuleusement définis et il n'est pas possible de tester d'autres zones qui pourraient sembler plus fragiles.


Un constructeur ne doit fournir que 7 casques pour essais toutes les 3.200 unités vendues, mais c'est lui qui sélectionne les modèles testés qui peuvent avoir été conçus différemment pour passer les tests.


L’absorption du choc susceptible de créer des commotions cérébrales est privilégiée, mais aucun test ne porte sur la résistance à la pénétration qui réduit les risques de fracture du crâne, à l’inverse de la norme américaine DOT (Department of Transport).

Le test SHARP

 


Il en découle la création de tests parallèles plus poussés mais non normatifs dans certains pays.


Depuis 2007, les britanniques ont mis en place le programme SHARP (Safety Helmet Assessment and Rating Program).


Des essais plus poussés permettent ainsi d'attribuer de 1 à 5 étoiles, selon le niveau de protection du modèle testé et non une simple mention « P » ou « NP ».

 

Nous ne sommes donc pas dans une évaluation minimale, mais plutôt dans une évaluation comparative susceptible de porter préjudice aux marques dont les produits sont moins performants.  

 

Les essais effectués dans le cadre du programme SHARP comportent 32 tests d’impact, bien plus que la norme ECE. En outre, les essais se font sur des casques mis en vente et non fournis par les constructeurs.

On comprend mieux pourquoi très peu de fabricants de casques soutiennent le programme SHARP, lui reprochant d’avoir été élaboré en l’absence de toute concertation avec l’industrie.


Mais le programme SHARP est critiquable en raison de l’opacité de son système de notation. Il ne comporte pas non plus de test d’impact sur la mentonnière. Bizzarement, des casques très proches techniquement peuvent avoir des notes très différentes.


Le problème majeur réside dans les tests plus exigeants que celui du cahier des charges ECE qui sont effectués sur des casques conçus pour ne répondre qu'aux exigences de la norme ECE. Ceci dit, ce programme est un excellent comparatif !

En résumé

 


Rouler avec un casque homologué et attaché est aussi indispensable qu'obligatoire, ne serait-ce que pour éviter de se retrouver dans un état neuro-végétatif avec un ou une auxiliaire de vie qui vient changer votre poche urinaire régulièrement.

 

Attention cependant, car l’homologation est obtenue sur la base de tests minimalistes n’offrant qu’un niveau de protection jugé acceptable.

 

Ne pas oublier aussi que le meilleur des casques ne préserve en rien des lésions internes résultant d’une décélération brutale, lorsque vous rencontrez un obstacle qui vous arrête net lors d’une glissade.

C’est l’étiquetage qui vous indique le niveau de protection de votre casque et ses conditions d'utilisation (casques modulaires).

Il convient aussi de préciser que les casques n’ont pas de date de péremption, donc cet étiquetage peut aller de la norme ECE 22-04 à ECE 22-06.


A bon entendeur, salut !

Article R.431-1 du code de la route

 


Modifié par Décret n°2006-46 du 13 janvier 2006 - art. 4 JORF 15 janvier 2006

En circulation, tout conducteur ou passager d'une motocyclette, d'un tricycle à moteur, d'un quadricycle à moteur ou d'un cyclomoteur doit être coiffé d'un casque de type homologué. Ce casque doit être attaché. 


Le fait, pour tout conducteur ou passager, de contrevenir aux dispositions du présent article est puni de l'amende prévue pour les contraventions de la quatrième classe. 


Conformément à l'article L. 431-1, le véhicule à deux roues à moteur dont le conducteur circule sans être coiffé d'un casque de type homologué ou sans que ce casque soit attaché peut être immobilisé dans les conditions prévues aux articles L. 325-1 à L. 325-3. 


Lorsque cette contravention est commise par le conducteur, elle donne lieu de plein droit à la réduction de trois points du permis de conduire. 

Les dispositions du présent article ne sont pas applicables aux conducteurs ou passagers portant la ceinture de sécurité lorsque le véhicule a été réceptionné avec ce dispositif.



Yfor 2018-06

(MAJ 2024-10)