Jour 1


Direction la Haute-Savoie pour un grand weekend de Pentecôte 2019 de 4 jours, entre amis et en famille. Un trajet autoroutier de 540 km environ pour nous rendre sur notre lieu de villégiature à Saint-Jean-de-Sixt.

Une halte déjeuner à Beaune dans un restaurant italien Le KeepKong qui est à deux pas de la sortie de l’autoroute et d’un excellent rapport qualité/prix.

Dans l’après-midi, nous retrouvons Gilles, sur l’aire autoroutière de Ceignes-Cerdon.


Pour la petite histoire, Gilles est suisse (nul n’est parfait !). Nonobstant ce petit détail, il est surtout le géniteur et l’animateur du site OctaneBiker.Ch, dans lequel il partage sa passion pour sa Victory Octane, l’un de ces customs dont le rapport poids puissance vous autorise à grimper aux arbres.


Il est venu très amicalement faire la route avec nous pendant quelques kilomètres. Merci l’ami !

En fin d’après-midi, nous arrivons au bercail ou nous retrouvons un autre ami venu d’Auvergne afin de partager ce weekend. Marie et Lionel, nos hôtes, nous accueillent chaleureusement, chez eux, à La Clef du Temps.

Les motos sont garées sous un abris et nous prenons possession de nos chambres pour une nuit salvatrice après une journée sur la route et une bonne raclette.



Jour 2


Le petit déjeuner englouti, nous prenons la direction du village d’Abondance présenté comme l’un des plus beaux de France. Le soleil est de la partie et la route sinueuse. Nous prenons plaisir à mettre la moto sur l’angle pour cette première grande sortie de l’année.

Un petit tour dans ce village, connu pour son fromage et ses deux monuments que sont l’abbaye, fondée par des chanoines vers 1108 et l’église Notre-Dame d’Abondance qui date de 1275.


Tout ceci est vite fait, ce qui nous laisse le temps de prendre un peu de soleil à la terrasse d’un café.

Nous reprenons la route, un très court moment, pour aller trouver calme et sérénité à quelques kilomètres de là, au lac des Plagnes.


Havre de paix, dans un paysage magnifique, le site est propice au pique-nique et à la pêche.


Les amateurs de truites farios et arc en ciel, de saumons, d’ombles chevaliers ou de vairons surveillent le bouchon paisiblement.

Nous filons ensuite vers Thonon-les-Bains, ville d’eau appartenant au Duché de Savoie, puis rattachée à la France en 1860 par un vote.


Une pause déjeuner, un coup d’œil sur le lac Léman, également appelé lac de Genève et nous prenons la direction d’Yvoire.

Au XIVè siècle, le comte de Savoie Amédée V fait construire le château d’Yvoire.


Le bourg fortifié permet de réguler le passage sur une route stratégique entre Genève et l’Italie, mais également de surveiller la navigation sur le lac Léman.


Il est partiellement détruit lors des guerres menées par le Duc de Savoie contre les Français, les Bernois et les Genevois au XVIè siècle, avant d’être restauré entre 1919 et 1939.

On peut encore apprécier les remparts, les portes fortifiées, le château médiéval, l’église avec son clocher à bulbe typique de l’architecture religieuse savoyarde et piémontaise.


Si vous aimez les poteries savoyardes, la vannerie et la cristallerie, vous avez une raison supplémentaire pour aller à Yvoire.


Yvoire possède aussi deux ports, l’un de pêche, l’autre de plaisance.

Pour finir cette belle journée ensoleillée nous nous rendons au-dessus de La Clusaz, plus précisément aux Confins, pour admirer un paysage toujours aussi reposant et grandiose.


Il est environ 17h00 lorsque nous y arrivons. Les chaises de la terrasse d’un café-restaurant à la vue panoramique sur le lac des Confins nous font les yeux doux.

Malheureusement, il est trop tard et la serveuse ne peut prendre notre commande.


Apparemment, ces restaurateurs de Haute-Savoie gagnent bien leur vie pour fermer le bar aussi tôt.


Tant pis, pour nous et pour eux, nous nous contenterons donc de ce paysage aux couleurs de fin de journée et d’une discussion passionnée avec un amateur de voitures vintages.

Jour 3


Autant la première journée était ensoleillée, autant la seconde est maussade et pluvieuse. Je comprends vite qu’un nuage est tombé amoureux de nos bécanes et qu’il va nous suivre toute la journée en pleurant toutes les larmes de son corps.


Cela tombe bien car nous avons prévu un parcours simple et facile : la chaîne des Aravis, le col de la Forclaz de Queige et le col de Leschaux, très prisés par ces drôles de bipèdes qui ont rajouté des pédales sur des motos dont ils ont retiré le moteur.

Autant dire que la journée ne sera pas de tout repos sur des routes de montagne étroites, glissantes, avec moult virages en épingle à filer la « gerbe » à l’aiguille d’une boussole.


Pour partager notre détresse météorologique, deux régionaux se joignent courageusement, ou inconsciemment peut-être, à nous.

D’emblée, nous savons que les pauses seront les bienvenues. Nous enfilons le Kway de Dany Boon et « klonk », c’est parti !


Même si notre balade est un peu gâchée par la pluie, je vous la conseille malgré tout car on devine que par temps sec et découvert, la nature présenterait un tout autre aspect, parée de ses atours de printemps.


En tout cas, la boite de vitesse chauffe et nous ne passons la 4è qu’exceptionnellement.

Un petit chocolat chaud est le bienvenu au col de la Forclaz où le temps couvert ne nous permet pas d’admirer le paysage et nous poursuivons ensuite en direction du col de Leschaux.


Les "choses de la vie" sont au frais sur nos selles moelleuses qui forment d'excellentes cuvettes de rétention pour l'eau de pluie.


Pour déjeuner, nous avons réservé à La Baratte un restaurant de spécialités savoyardes au sommet du col.

A notre arrivée, la patronne demande aux chiens mouillés qui entrent dans son établissement respectable d’essuyer leurs papattes et de se dévêtir au bar.


Je ne sais toujours pas si c’était pour préserver son parquet ou pour éviter de faire peur aux clients.

En tout cas, notre entrée dans la salle est un véritable succès et très commentée.


Peut-être parce que la pluie qui a mouillé nos pantalons par capillarité donne l’impression que nous nous sommes soulagés dedans.

Ceci dit, nous ne boudons pas le plaisir simple d’être au chaud.

Nous nous goinfrons avec des spécialités locales, à 1000 calories le coup de fourchette.

Une fois repus, comme par miracle, la pluie s’est arrêtée ! Nous en profitons alors pour descendre dans le centre historique d’Annecy.

La ville est d’abord gallo-romaine, puis devient capitale du comté de Genevois, puis de la province de Genevois et enfin le siège de l'une des deux intendances de Savoie dans les états Sardes.


Elle devient française définitivement en 1860 lors de l’annexion de la Savoie à la France. Le dernier des comtes de Genève, Robert, provoque le Grand Schisme d’Occident en devenant le pape Clément VII.

Annecy est plantée sur les bords du lac et parcourue par les canaux du Thiou qui vont ensuite alimenter le Rhône.


Les bords du lac, parmi les plus propres du monde, sont très fréquentés, à la fois par les joggers et par les touristes qui profitent de la vue sur les monts à sa périphérie tout en courant ou en déambulant.

Assis sur un banc, nous profitons du spectacle quelques instants.


Mais, si vous êtes secs et courageux, vous pouvez toujours allez visiter le château d'Annecy, datant du XIIè siècle.


Vous pouvez également aller voir le Palais de l'île, ancienne maison forte du XIIè siècle, reconvertie en prison, puis aujourd'hui en musée, avant de quitter la Venise des Alpes.

Jour 4


Consacré au retour, il sera le plus arrosé de notre petit ride. Visiblement notre fidèle cumuloninbus a décidé de prendre l’autoroute avec nous.

Il nous accompagne de ses larmes durant au moins 450 km. Nous parviendrons malgré tout à bon port, mais ce fût un 4è jour très très arrosé.

Lors d'un périple en Haute Savoie, nous avons élu domicile à la Clef du Temps. Lionel, le patron, est aussi un chef cuisinier de métier qui a dirigé des brigades dans des restaurants au Québec, ainsi qu’à Chamonix. Marie est la maîtresse de maison, bienveillante et nature, au rire inimitable et hyper communicatif.

Lui est un épicurien de la « bouffe ». Non seulement, il prépare avec des produits locaux, s’il vous plaît, mais en plus il raconte ses réalisations. Je dis bien « ses réalisations » car à peu près tout ce que nous mangeons est fait maison.


Il est en outre un spécialiste des plantes et des fleurs comestibles qui viennent colorer ses plats, mais aussi leur donner du goût car tout se mange.

Marie tient la maison et donne le timing du service. Attentive aux besoins de ses convives, elle fait la conversation, sert et dessert la table.

Son rire ne se raconte pas, il s’écoute. Il est très contagieux et nous nous sommes laissés contaminer avec grand plaisir.

Au petit déjeuner, les brioches, le pain, les croissants et les chocolatines se dégustent devant des montagnes encore enneigées.


Pour les dîners, le maître-queux propose une alternance entre la cuisine régionale et ses compositions pour mettre vos papilles en émoi.

Et, en fin de repas, une petite dégustation d’alcools faits maison, accompagnée d’un cours sur les herbes et les produits régionaux pour alimenter également votre culture.

Si en plus vous rajoutez à cela des chambres impeccables et chaleureuses, desservies par un petit salon pour tenir conversation pendant la veillée, le tableau semble être complet.


Mais il vous manque toujours l’essentiel, c’est-à-dire les senteurs de la cuisine de Lionel, ainsi que la jovialité et le rire de Marie.


Alors vous savez ce qu’il vous reste à faire !

Yfor 2019-06