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Province de Minho au Nord du Portugal
Fin août 2017, enfin les vacances ! Direction le Portugal pour 2 semaines, plus précisément Carreço, dans le district de Viana do Castelo, un peu au-dessus de Porto, un peu en dessous de l’Espagne, 1700 km à avaler à partir de la région parisienne.
Deux Victory Cross Country Tour, une Indian Roadmaster forment le mini convoi. Nous transitons par Brive, plutôt que Bordeaux, afin de retrouver dès la fin de la 1ère journée un ami Alsacien qui roule sur une Victory Vision Arlen Ness, en provenance de Sigolsheim. Nous ferons donc les 2 derniers jours nécessaires pour rallier notre lieu de villégiature ensemble, par autoroute, avec une pause nocturne à la frontière espagnole.
C’est chiant, c’est long, il fait chaud et lorsque nous arrivons au Portugal, nous traversons des paysages ravagés par le feu en cette période de sècheresse extrême. Pour tout dire, c’est la 1ère fois que je viens au Portugal, j’espère ne pas le regretter.
Ces 3 jours de liaison ont découragé certaines de nos passagères qui sont récupérées à l’aéroport de Porto situé à 70 km environ de notre lieu de résidence.
Viana do Castelo
La ville porte le nom de Viana da Foz do Lima jusqu’en 1848. Sa tradition maritime est liée à ses chantiers navals.
Modeste village de pêcheurs au Moyen Âge, la cité connait un essor prodigieux au 16è siècle, lorsque ses marins partent pêcher la morue sur les bancs de Terre-Neuve et développent des relations commerciales avec les villes hanséatiques.
Après le déclin consécutif à l'indépendance du Brésil (début du 19è siècle) et à la guerre civile, la ville redevient un centre de pêche en haute mer. L’industrie du bois, de la céramique, de la pyrotechnie, des constructions navales et l’artisanat des costumes et des broderies contribuent également à sa prospérité.
Curiosité locale, l'église de Notre-Dame da Agonia, avec ses célébrations religieuses annuelles, le week-end le plus proche du 20 août.
Si vous avez la malchance d’être pris dans les embouteillages occasionnés par les processions, le soir venu, il ne vous reste plus qu'à soignez les 2 cloques apparues sous les cuisses, occasionnées par les 2 grosses gamelles de votre 1700 cc. Ces brûlures (second degré) vous rappellent que vous roulez sur un custom (mal) refroidi par air.
Lors de la Procession à la mer, on promène la Vierge jusqu'à l'embouchure du fleuve pour qu'elle bénisse les eaux, afin de les rendre riches et fertiles en poissons et pour qu'elles soient amènes avec les pêcheurs, leur permettant de toujours rentrer au port. Ces festivités s’achèvent par un feu d'artifice sur le Rio Lima.
A voir :
- La basilique Sainte-Lucie qui est patronne des yeux, l'église de São Domingos, la chapelle das Malheiras et le musée Largo de São Domingos.
- Le pont Eiffel, qui porte la route et la voie ferrée reliant le Portugal à l'Espagne et au reste de l’Europe.
- La statue du héros de la ville, Joao Alvares Fagundes, pêcheur de morue qui a découvert le chemin vers le Nord où l'on trouve ce poisson.
Ponté de Lima
La ville est traversée par le Rio Lima au-dessus duquel se dresse un pont qui lui a donné son nom. Grâce à ce fleuve, la ville développe, en plus du tourisme culturel, un tourisme balnéaire.
Ponte de Lima est encore plus ancienne que son pays. C'est pour traverser le Lima et ouvrir une voie de civilisation importante que le pont est créé, approximativement un siècle après JC.
En 1125, Téresa décide de donner à Ponte de Lima, le statut de ville, du fait de son importance sur les plans militaire et économique. Elle fait aussi construire une muraille autour de la ville. En ruine, le pont est ensuite remplacé par un pont romain au style gothique vers 1370 (pont actuel).
Nous avons découvert une ville qui s’illumine complètement le soir venu. Les gens se promènent tranquillement sur le pont et dans la vieille ville, les bars et les restaurants sont accueillants.
A faire absolument un jour de marché, installé sur les rives du Lima et le soir pour cette féérie des lumières.
Caminha
Située près de Castelo Do Viana, sur la rive sud de l'estuaire du Minho, la ville fortifiée de Caminha occupe une position stratégique au confluent du Coura et du Minho (ndlr : pour nous aussi son positionnement revêt une valeur stratégique en raison de sa proximité et de ses restaurants).
Autrefois, elle contrôle et défend l’estuaire et la frontière Nord du pays contre les Galiciens.
C'est maintenant un petit port de pêche et un centre artisanal pour les dinandiers. La dinanderie est la technique qui consiste à mettre en forme de feuille, les métaux comme le cuivre, le laiton, l’argent ou encore l'étain principalement au moyen du marteau.
Pour tout dire, si nous avons eu plaisir à nous promener dans la vieille ville, nous avons surtout apprécié Caminha pour l’un de ses restaurants : Le Rémo.
Il est implanté sur la rive de l’estuaire et nous vous le recommandons tout particulièrement.
Porto
C'est la ville qui a donné son nom au Portugal.
Elle est d’abord un petit hameau celte situé à l’embouchure du Douro. Les Romains Y construisent un port, Portus Cale, qui a donné l’origine au toponyme Portugal.
Elle est occupée par les romains, faisant de Portus Cale une halte obligée sur la route entre Braga et Lisbonne, puis par les wisigoths de 456 à 716, par les arabes jusqu’en 880 et enfin par les espagnols.
En 1096, le roi Alphonse VI de Castille-et-Léon marie sa fille Thérèse à Henri de Bourgogne et lui octroie un comté : le Portucalense, futur Portugal, qui a pour capitale Porto.
Les découvertes d'un peuple de navigateurs enrichissent le Portugal qui devient le centre européen du commerce maritime, tandis que le port de Porto, du fait de sa grande activité propulse la ville à la tête de l'industrie portugaise de construction navale.
Au 18è siècle, âge d’or de Porto, la ville subit un changement architectural et se pare d’édifices néoclassiques et baroques.
L’élément moteur de sa puissance économique est le développement de l’industrie associé à la production de ses célèbres vins.
Le port de Leixões construit en 1890, permet de stimuler la croissance économique de Porto.
Lors de la dictature de Salazar qui a perduré jusqu’à la Révolution des Œillets de 1974, les infrastructures ont été fortement améliorées, en particulier avec la construction du pont d’Arrábida en 1963.
Même si aujourd’hui, Porto a pris du retard par rapport à Lisbonne d’un point de vue économique, elle maintient sa réputation de ville travailleuse, ouverte et accueillante.
Outre les caves à porto que nous avons visitées, nous avons également apprécié le pont Luiz 1er, construit entre 1881 et 1886 par Théophile Seyrig, disciple de Gustave Eiffel.
C'est un pont en arc à treillis et poutres métalliques, avec une travée suspendue annexe. Il présente ainsi deux étages de 8 m de large chacun. L'étage supérieur mesure 395 m, alors que l'étage inférieur n'a que 174 m de long.
La travée inférieure à suspentes rigides est réservée à la circulation et aux piétons, alors que l'étage supérieur sur arc, accessible également aux piétons, n'est plus utilisé que par le métro depuis la création de ce dernier, faisant ainsi la liaison entre Porto et Vila Nova de Gaia.
Barcelos - Barcelinhos
Barcelos est implantée sur la rive droite du Cavado, en face de Barcelinhos. Elle doit sa notoriété à un coq, symbole de la liberté retrouvée, devenu l’un des emblèmes du Portugal.
Des anciennes murailles, il ne reste qu’une tour médiévale (Torre da Porta Nova). De là, on voit le Rio Cavado, la place du marché et les jardins.
L’essentiel des curiosités de la ville est concentré aux abords du pont médiéval, édifice gothique du début du 14è siècle, qui relie Barcelos et Barcelinhos.
A proximité du pont, les constructions datant de cette époque médiévale : les ruines de l’ancien palais des comtes surplombant le Rio Cavado.
Cet ancien édifice, pratiquement rayé de la carte en 1755 par un tremblement de terre est aujourd’hui un musée archéologique en plein air.
Les sites touristiques sont nombreux, notamment les églises du 18è siècle. Celle de Bon Jésus de la Croix qui est l'une des principales attractions de la place de Largo da Porta Nova. Dans cette église se célèbre la fête religieuse la plus importante de Barcelos, fin avril, début mai.
Autre église, celle de Nossa Senhora do Terço, dont l'intérieur est absolument à voir car magnifiquement décoré.
Guimaraes
La ville est historiquement connue comme le berceau de la nation portugaise. En 1128, une partie des principaux évènements politiques et militaires, qui mèneront à l'indépendance et la naissance du Portugal s’y produit.
C’est pour cette raison qu'il est inscrit sur l'une des tours de l'ancienne muraille de la ville "Aqui nasceu Portugal" (Ici est né le Portugal).
La fondation médiévale de la ville actuelle date du 10e siècle.
La comtesse Mumadona Dias construit sur sa propriété de Vimaranes un monastère qui devient un pôle d'attraction, à l'origine de la fixation d'un groupe de population dans la ville basse.
Pour la défense de son agglomération, elle fait aussi construire un château à quelques minutes de marche, sur le haut de la colline, créant ainsi un deuxième point de fixation nommé le haut village.
Les deux noyaux sont reliés par la Rua de Santa Maria.
Plus tard, le monastère devient collégial et royal et acquiert une grande importance en raison des privilèges et des dons que les rois et les nobles lui octroient.
Il devient un important centre de pèlerinage et les croyants affluent de partout.
En 1095, le comte Henri de Portugal, père d’Alphonse 1er, y installe sa cour et plus tard Alphonse Ier y proclame le royaume de Portugal.
Guimarães restera la capitale du comté, puis du royaume de Portugal jusqu’en 1260, année du transfert de la cour à Lisbonne, après l'achèvement de la Reconquête en 1252.
Nous parcourons ses rues ombragées et visitons les abords du magnifique château. Un restaurant en terrasse nous permet d’éviter l’hypoglycémie. Certes, il s’agit d’un piège à touriste, mais il est tellement agréable !
Parc National de Penada Gerês
Créé en mai 1971, il est le seul parc national du pays.
Ses 700 km2 chevauchent les districts de Braga, Viana do Castelo et Villa Réal.
Les routes sont magnifiques entre les montagnes, les torrents, les rivières, les gorges et les canyons.
Attention cependant aux rencontres fortuites avec.. les vaches, qui mènent leur petite vie tranquille le long de la route.
Méfiance donc, car si nous n’avons croisé qu’une vache errante, 40 loups ibériques y ont été introduits pour préserver l’espèce.
On y trouve des dolmens gigantesques, une voie romaine qui traverse la forêt, des châteaux du Moyen Âge juchés sur des pics rocheux. A flanc de colline, dans les champs en terrasses, poussent le maïs et le blé depuis des siècles.
Ils sèchent dans des structures très particulières que j’ai pris dans un 1er temps pour des caveaux.
"La Bouffe"
Je ne peux dire si c’est partout pareil au Portugal, mais j’ai compris pourquoi le Portugais est un petit costaud trapu et travailleur.
Pour étayer ce stéréotype idiot (je ne sais pas s'il est travailleur !), il faut d’abord expliquer que la base alimentaire de la région repose sur 4 ingrédients : le poisson, la viande, les patates et le riz.
Les légumes verts sont au rayon des produits exotiques.
Pour survivre, il faut ensuite éviter l’atrophie du foie, de l’estomac et du colon. Pour cela, il est vital de comprendre que la portion que l’on propose dans n’importe quel restaurant est susceptible de nourrir toute une famille et qu’une demi-part correspond déjà à un apport calorique individuel.. hebdomadaire.
Ceci étant dit, je conseille le riz aux fruits de mer, c’est divin.. Mes collègues ont souvent appliqué la coutume locale consistant à rincer la tasse.
Heureusement que notre guide local, Chiquito, ne buvait que du cacolac.
Le réseau routier
Il est très bon, autant les autoroutes que les routes nationales et secondaires.
L’entretien est irréprochable, tant sur la côte qu’en montagne, la signalisation également.
Les portugais sont respectueux du code de la route.
Faire attention cependant au péage de l’autoroute car là ou nous étions, pas de péage.
Le conducteur doit s’arrêter à une « station » avant de prendre l’autoroute pour s’acquitter du péage.
Après, tout est contrôlé par vidéo, surtout les mauvais payeurs.
Les paysages sont vraiment sympa, les routes faciles et agréables.
En conclusion
Si tu ne connais pas le Nord du Portugal, t'as raté ta vie. Non, je déconne, mais c'est dommage d'avoir un si beau pays, si proche et de ne pas le visiter à défaut de s'y installer.
Les portugais sont sympathiques et accueillants (je ne parle pas de ceux qui nous ont mis la honte en finale de l'Euro de football), la bouffe est vraiment bonne, malgré tout assez variée et surtout très abordable. Ne jamais oublier cependant que c'est en ouvrant sa bouche que l'on creuse sa tombe, compte tenu des plats gargantuesques qui sont servis.
Ne pas oublier également sa petite laine car sur les bords de l'océan les soirées sont fraîches. Louer de préférence une maison avec une piscine en raison de la température de l'eau en milieu naturel qui frise celle du glaçon que mes potes mettaient dans leur.. cacolac.
Perso, j'y retournerai !
Yfor 2017-08