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Salon de Paris (2018)
Sur la dizaine de halls du Parc des expositions de la Porte de Versailles, seul le Hall n° 3 est affecté aux motos. On se doute alors que l'édition 2018 n'est vraisemblablement pas la plus représentative de ce que la planète moto peut compter en termes de marques et d'exposants.
D'ailleurs, BMW, Moto-Guzzi, Aprilia, Royal-Enfield, Norton brillent par leur absence. Nous ne parcourrons donc que les allées d'un Mondialito de la moto, avec l'assurance que nous ne serons pas en retard pour les vêpres.
L’entrée est à 16 euros. Ceci n’est pas forcément très cher compte tenu de l’accès avec ce billet au salon de l’automobile et aux autres salons connexes se déroulant simultanément sur le site.
Mais, si comme MesAmisCustom, tes yeux ne s’écarquillent que devant les motos dîtes custom, il y a de quoi être un peu agacé, voire déçu.
Les Américaines
Le leader mondial du segment expose les CVO Street Glide, Road Glide ou Ultra Limited de 40 000 à 43 000 euros (j’en ai pris 2), le trois roues Freewheeler 114 à 30 900 euros ou le FXDR 114 à25 000 euros, que j’ai bien aimé.
En revanche, je trouve que la bagagerie "collée" sur la Sport Glide ne se marie pas du tout avec le look de la moto.
Bref, des 107 aux 117cc, H-D tient son rang sans éblouir pour autant. C’est peut être pour cela qu’il y a un babyfoot sur son stand.
Elle grappille des parts de marché à H-D et sa nouvelle FTR 1200 tirée du Flat Track est commercialisée dans la version présentée sur le salon (Plus de 14 000 euros quand même).
Une Armada de Scout pour séduire les jeunes, mais aussi un public féminin, est exposée.
Son vaisseau amiral, la Roadmaster n’est plus à présenter, tout comme la série des Chieftain et notamment la Dark Horse.
Les anglaises
Norton et Royal-Enfield ont décliné (poliment j’espère) l’invitation.
Elle est présente avec ses modèles Bonneville et notamment la Speedmaster. Le style est élégant, les moteurs caractériels, c’est le moins que l’on puisse attendre pour un prix affiché de 14 800 euros.
Bref, il manque malgré tout la remplaçante de la Rocket, ou de la plus sage, mais plus maniable Thunderbird.
La marque de luxe anglaise créée en 1919 par Georges Brough, est très confidentielle et d’un prix inaccessible au commun des mortels (environ 50 à 60 000 euros). Son modèle phare, la SS 100, avec son moteur anglais, atteint, dès 1927, les 160 km/h.
Le nouveau propriétaire britannique, Mark Upham, a fait appel à Thierry Henriette pour relancer la marque. Les motos sont construites à l'unité à Toulouse, y compris le moteur. Elles sont exclusives, comme l’attestent leurs caractéristiques techniques : bicylindre en V, 997 cc, double arbre à cames, environ 140 ch, 180 kg, freins 4D Beringer, feux à LED. Cocoricoooo !
Une Espagnole
Le constructeur espagnol a plus de 75 ans d’expérience dans la moto. Sa gamme est plutôt orientée dans les segments tout terrain, enduro, super-motard, scooter, cyclomoteur. Rieju présente cette année un scooter électrique et dans la catégorie néo rétro une 125 cc aux couleurs exotiques(ci-dessus).
Une Autrichienne
Le constructeur Autrichien « KSR Group » donne plutôt dans le déplacement urbain avec ses 125 au style rétro et la Smart. Il sort les modèles Saxby et Glanville en 250 cc, mus par un monocylindre japonais. Dommage quand on sait que les autrichiens en ont sur étagère avec beaucoup de caractère, notamment chez Rotax. Alors pourquoi aller chercher ailleurs ?
Le look des années 1970 est assez sympa et valorise le propriétaire. Néanmoins, comme les bécanes sont fabriquées en Chine, j’attendrai d’avoir des échos favorables sur la fiabilité des engins avant de risquer un petit billet dessus.
Les Françaises
La marque française de Fred Fourgeaud conceptualise ses motos à Beaune, mais les fait fabriquer en Chine. Jusqu’à présent, elle proposait 17 modèles, allant de 50 cc à 400 cc, dont les robes néo-rétro ne sont pas déplaisantes du tout.
Ses nouveaux modèles sont la Force 400 cc en kaki, la Falcone 125 cc et la Dirt en 650 cc, version muscle. Cependant, on reste dans le scrambler, les petites et moyennes cylindrées.
Peugeot Motocycles (Motorcycles ! Oui vous avez bien lu) présente deux concepts. Il s’agit de deux monocylindres, le roadster P2 X 125 et le Café Racer P2 X 300.
Ces motos, au look néo-rétro, ciblent le marché européen et le marché asiatique pour répondre au besoin de mobilité urbaine des citadins.
Un petit clin d’œil aux éternels adolescents que nous sommes restés avec un 103 SP, le must aurait été de lui mettre un biplace.
Si vous avez entre 60 000 et 120 000 euros, vous pouvez acquérir une One ou une Fulmaster. Pour bénéficier de ce luxe à la française, il suffit de passer commande et deux mois après, vous avez une moto d'exception, avec ou sans option, dotée du V-Twin de la Harley V-Rod, 150 ch et 11,7 mkg de couple, avec ou sans turbo, une coque arrière Panigale, un échappement Kesstech, une fourche Öhlins et autres options selon l’épaisseur de votre portefeuille.
Pour sa 1ère participation au salon, la marque française façonnée par Emmanuel Narrat et de Max Romelard en 2017, fait aussi la part belle à l'électronique avec notamment un démarrage à distance au moyen de son téléphone et la possibilité de localiser le jouet grâce à un traceur GPS. En tout cas, le bolide ne laisse pas indifférent.
Les Japonaises
Les quatre grandes marques de l’archipel sont là. Mais seulement pour présenter des nouveautés dans les catégories routière, trail, roadster et autres suppositoires à camion.
Concernant les customs, la firme de Shozo Kawasaki ne propose que la Vulcan S, déclinée en plusieurs versions. En revanche, dans la catégorie néo-rétro / scrambler, sa Z 900 fait un carton esthétique.
Yamaha n’expose que sa Bolt 900 dans une livrée rouge. Ceux qui espèrent voir la 1800 Venture commercialisée uniquement aux U.S.A, pour l’instant, n’ont qu’à prendre un billet pour les States.
Honda et Suzuki ne présentent rien dans la catégorie custom. Quel dommage, tant on a aimé les déclinaisons de la Valkyrie et autre Intruder, remisées aujourd’hui au panthéon du deux roues.
Les filles de l’Oural
Un petit détour vers une marque qui cultive le paradoxe de la confidentialité et d’un nombre de ventes conséquent sur les marchés de l’Est.
Ces robustes motos de l’après guerre, destinées d’abord à l’armée russe, sont initialement construites par des entreprises d’état.
Depuis 1998, le constructeur est totalement privé et la marque est l'un des plus grands constructeurs de side-car au monde.
De nouveaux modèles, solo et side, ont récemment été développés pour répondre aux nouvelles tendances du marché occidental, mais les modèles solo ne sont actuellement pas importés en France.
Caractéristiques : flat twin à ailettes, refroidissement par air, soupapes en tête culbutées, une boîte de vitesses longitudinale à 4 rapports et une marche arrière, entraînement par arbre, pont à cardan. Le cadre est suspendu par des amortisseurs hydrauliques et il y a une fourche à balancier à l'avant.
Les exposants
Si vous cherchez des vêtements, de quoi nettoyer les chromes, des casques hight tech, des accessoires décoratifs et autres articles en rapport avec la moto, vous ne serez pas déçus.
Personnellement, j’ai été emballé par les gants connectés qui marient les options sécuritaires et celles dédiées au confort du pilote.
J’ai aussi apprécié l'exposant "Itinéraires-Evasion" qui te vend du rêve au travers des raids qu’il propose dans des pays faits pour être découverts en moto.
Les préparations ou séries limitées
Pour le plaisir des yeux..
En conclusion
Sur ce salon et pour ce qui concerne le segment des customs, seules les marques historiques, H-D et Indian, ont un stand moyennement représentatif.
Peu de nouveaux modèles sont exposés. Les Japonais ont quasiment renoncé à en présenter pour cette édition. Hormis Ducati et Morini, les italiens et les teutons ont carrément snobé l’exercice.
Quel est l’avenir du custom (version route 66) qui voit, petit à petit, le scrambler lui grappiller de la surface de plancher dans les concessions. Mash qui monte et Triumph, notamment, ont une gamme en matière de scrambler ou de café-racer qui s’étoffe.
Quel dommage quand on sait de quoi Triumph est capable dans le custom façon US et la démesure avec la feu Rocket, non remplacée à ce jour.
Cette indigence est-elle due à un positionnement calendaire défavorable du salon de Paris qui a lieu cette année simultanément avec celui de Cologne et trois semaines avant l’EICMA de Milan ? Ou bien encore aux prix de nos chers, voire très chers customs, qui peu à peu incitent les marques à produire des motos plus scrambler, plus vintage, plus accessibles ? A moins que l'Euro 5..
En tout cas, même les marques classées traditionnellement custom commencent à produire de nouvelles catégories de modèles pour étoffer leur gamme. Ainsi H-D sort un trail, Indian un Street-Tracker et d’après certains concessionnaires présents sur le salon, bientôt des roadsters et des routières pas du tout typés custom.
L’augmentation des bénéfices est privilégiée en attirant une clientèle plus jeune, mais aussi plus féminine.
Yfor 2018-10